Invité Invité
| Sujet: Arrivée sur une Terre Nouvelle Sam 20 Aoû - 18:11 | |
| //Transcription en format numérique Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il n‘avait cessé de marcher pour rien, apparemment du moins. Il était tête baissée dans son grand habit noir. Ses pieds faisaient lentement le mouvement nécessaire pour qu’un homme puisse marcher; et lui glissait sur les routes, paisible. Il ne voyait rien d'autre que ses pieds et ne prêtait aucune attention a ce qui se trouvait autour de lui. Sous aucun prétexte il n‘aurait levé la tête, comme si ses pieds étaient la seule chose digne d'intérêt. Mais, alors que calme et imperturbable, il poursuivait son chemin, le monde qui l'entourait changea soudain d‘ambiance. L'endroit où il se trouvait ne ressemblait, du moins du point de vue olfactif et sonore, faute de ne voir autre chose que ses pieds et de ne sentir rien d'autre que le fond de ses poches, à rien de ce qu'il avait déjà rencontré jusqu'à lors. Il cessa de marcher mais ne leva pas tout de suite son visage pour voir se qu'il y avait autour de lui. Il resta là, immobile quelques instants, comme pensant. Finalement il redressa la tête et put découvrir le paysage qui l'environnait. L'endroit était parfaitement calme. Un calme imperturbable, presque aussi paisible que la mort, bien que l'endroit ne manquât pas d'activités. Un tel endroit semblait presque irréaliste, magique. Il avait parcouru le monde, en commençant par la France et ses moindres recoins puis avait parcouru le continent entier, mais jamais l'homme n'avait créé un tel lieu. Il aperçut un banc, tres décoré. Une oeuvre artisanale sans doute. Il s'y assit. Cette fois, ce n'est pas vers ses pieds que son visage se dirigea mais vers le ciel. D'ici, le plafond étoilé était très pur, très net. Il voyait toutes les étoiles étinceler avec leur éternelle indifférence. Cela lui donnait presque envie de sourire. L'indifférence. Il poussa un long soupir, régulier, calme, ne laissant transparaitre aucune peine, aucune joie, neutre. Il réfléchit un instant. Si l'on avait pu voir son visage, son regard se serait sans doute vidé l'espace d'une minute. Oui, ce lieu était magique, il n'y a pas d'autre explication. Et je suis las de marcher. Je peux m'arrêter, car je suis maître de moi et que ma volonté m'est propre. Il se leva. Immobile un instant, pensant. ll reprit sa marche lente et glissante, telle un ombre. Une jeune femme marchait dans le sens contraire de sa direction. Elle était belle mais cela ne lui fit rien. Il resta de marbre et poursuivit sa route. Lorsqu’ils se croisèrent, la jeune femme eut un léger frisson, un bref frisson d'angoisse, mais n'y prêta aucune attention et ne remarqua même pas l'homme vêtu de noir qui venait de passer à côté d'elle.- 1 - |
|
Invité Invité
| |